vendredi 6 novembre 2009

METRO, BOULOT, DODO !!!





A tous ceux qui croient qu’on se la coule douce depuis 3 semaines, je vous arrête tout de suite : on travaille (eh oui !!!, pour se la couler douce…)
Désolé donc pour ce silence mais tout s’est accéléré pour nous depuis quelques jours, nous avons effectivement trouvé du travail ! Depuis notre dernier message à Byron Bay, nous avons remonté la Gold Coast plus vers le Nord, passé quelques villes, et notamment Surfer Paradise, dont le nom donne envie d’aller y jeter un coup d’œil..Mais très déçues, on s’attendait à une petite ville comme Byron Bay d’où on venait, mais pas du tout, c’est super grand, tout bétonné avec des immenses buildings, loin du petit spot de surf. Nous avons donc continué jusqu’à Bundaberg, à 500km de là !!!
Eh pourquoi Bundaberg ?? comme beaucoup de voyageurs se trouvant ici, nous avons appelés le ‘Harvest’, l’organisme gouvernemental qui s’occupe du Fruitpicking, qui nous a donné le numéro d’une auberge de jeunesse (appelé ici ‘Backpackers’). Nous les avons donc appelés, et la gentille dame au téléphone nous a dit : « Venez, il y a plein de travail ici ! ». Donc trop contentes, on part direction Bundaberg, pleines d’espoir. Nous faisons donc nos 500kms et nous débarquons dans une petite ville agricole à 20kms de la plage. Au Backpacker, nous payons d’avance une semaine obligatoire (360$ c’est pas donné) et non-remboursable de surcroît. Et après toujours la même ‘gentille’ dame nous explique que pour le travail, dans un premier temps, nous sommes sur liste d’attente, mais qu’il y a juste 5 asiatiques devant nous et que ça devrait aller vite… (ouais ouais c’est ça !). C’est à ce moment-là qu’on se rend compte qu’on s’est bien fait b….. !! Là t’as envie de lui faire bouffer son stylo mais tu te retiens car elle fait 2 fois ton poids, qu’elle a ton passeport et que c’est pas bien d’agresser les vieilles dames !! Nous partons donc en jeunes filles civilisées avec les draps bleus javellisés qu’elle nous a donné, direction un vieux hangar désaffecté sur le trottoir d’en face..Eh oui, parce qu’en plus on est pas logé dans le bâtiment sympa où on est accueilli. Devant le hangar, un groupe de français nous dit : »Bonne chance !! », on comprend pas trop jusqu’à qu’on arrive dans notre chambre, et là…surprise Maryse !! A peine imaginable, je pense que les cellules en prison sont plus cosy ! La moquette est d’une couleur indéfinissable, couverte de tâches, t’ose même pas poser ton sac par terre, un truc en ferraille derrière la porte fait office d’étagère, là aussi t’as rien envie de poser dessus, un lit en fer toujours, et attention grand luxe, une fenêtre, eh oui car apparemment, on est pas beaucoup à en avoir une… un taudis !! Même les pièces communes sont sales et délabrées, les fauteuils sont éventrés, les poêles de la cuisine n’ont pas de queue etc… la liste serait trop longue. Tant pis, ce qui est fait est fait, si c’est le prix à payer pour avoir du boulot, alors… Le côté positif, c’est qu’on a fait plein de rencontres, des français en masse, des suédoises très sympas, un québécois rigolo et un hollandais qui s’appelle Re. Tout ce beau monde nous a peint le tableau de ce qui nous attendait :
-les chaises bleues : les gens de la liste d’attente (nous et d’autres bien sûr) vont s’y asseoir tôt dans la soirée pour y passer la nuit dans l’espoir qu’à 4heures du mat’, quand le fermier arrive pour faire l’appel des gens prévus pour travailler, il y ait un ou plusieurs pauvre malheureux qui ne se soit pas levé, et qu’on puisse prendre sa place. Il peut y avoir plus d’une dizaine de personnes sur ces chaises bleues, les premiers arrivés seront les premiers servis, autant vous dire qu’il faut y être tôt, des fois à partir de 19heures.
-les courgettes : si t’as la chance de travailler, le boulot c’est de ramasser des courgettes entre 5h du mat’ et 15h, payé au rendement, 4$ le seau de 25kg, autant dire que si tu te tues pas à la tâche, ta semaine de travail te paie juste ton hébergement et quelques paquets de pâtes !!
Oui oui, c’est de l’esclavagisme, mais comme nous disait les français, quand t’as rien d’autre, tu prends ce qu’il y a, c’est toujours ça de pris…Pour nous, c’est hors de question, nous n’alimenterons pas les rangées d’étrangers assouvis à un esclavagisme moderne ! Fuck !!!
Par chance, le soir-même de notre arrivée, nous tombons sur une petite française au moment du dîner qui nous dit avoir dégotté un boulot par elle-même en démarchant les fermes avec son van. Ils cherchent apparemment des filles pour trier des légumes à quelques 20km de là. Du coup, elle nous indique gentiment comment s’y rendre, et dès le lendemain nous y allons pour voir s’ils cherchent encore du monde. Je tombe sur une secrétaire qui m’entrouvre à peine la porte et qui me dit seulement : »come back in 4 weeks ! » Merde, c’est râpé. On rentre la queue entre les jambes, un peu déçues, car on avait passé la journée à s’acheter des habits spécialement pour aller bosser à la ferme… Le lendemain matin, en désespoir de cause, nous sommes à 4h tapantes sur les chaises bleues. Il y a déjà 5 ou 6 personnes avant nous, mais on sait jamais, alors on patiente… 6h du mat’ : verdict, le fermier nous salue bien bas et nous invite à rejoindre..notre lit, il n’y a pas eu de désistement ce matin-là !!Fuck ! Purée de merde, comme dirait la vieille de Pékin express !!
On ne retourne pas au lit, et on décide de partir à la recherche de jobs dans les fermes avoisinantes, en ayant toujours la même réponse : « sorry, we don’t have a job for you ladies »… Après avoir fait le tour d’une dizaine de ferme, et un peu découragées, on repasse devant la fameuse ferme que nous avait indiqué la petite française, et là le paroxysme est à son comble : ils ont du boulot pour nous deux dans le hangar à tomates, et on commence le lendemain même, un samedi !On va trier des tomates à la chaine, payées à l’heure, c’est pas royal ça !!
Soulagées, épuisées par toutes ces recherches, et le moral qui remonte tout d’un coup, on décide d’aller se payer une binouze dans le premier bottle shop du coin (oui, car c’est pas comme chez nous, ici impossible d’acheter de l’alcool au supermarché, on est obligés d’aller dans des magasins spécialisés dit ‘bottle shop’)
Voilà, du boulot enfin, et du coup nous ne sommes plus obligées de rester dans l’auberge minable, et décidons de chercher un camping pas trop cher..que nous trouvons assez rapidement..il se situe à 15km de la ferme, il y a KFC et Domino’s pizza à côté, on est sauvées !! et surtout il ne coûte que 110 dollars la semaine, soit 65 euros à près, ce qui fait la nuit pour moins de 10 euros ce qui n’est pas négligeable, quand on sait qu’on doit tenir jusqu’en juin !!
Donc notre quotidien depuis 15 jours, on se lève, douche-pti dèj-tri de tomates-re-douche-dîner-pipi-les dents-au lit !!!!et si on n’est pas trop fatiguées, on se fait un pti film. On se lève entre 6 et 7 heures tous les matins, et on se couche entre 22h et 23h..un rythme bien calé !! A raison de 50heures de travail par semaine, on ne voit pas trop le jour, mais c’est pour la bonne cause, non ???Ah elles sont loin les 35heures de la France…
A très bientôt pour de nouvelles et vibrantes aventures des bouibouis chez les fous de la tomate !!

On vous embrasse très fort, on pense à vous, on rêve de vous, et surtout on vous aime !!

3 commentaires:

  1. Coucou les filles.On savait que l'esclavage existait de par le monde, mais on l'imagine mal dans un tel pays(je dois être naif).En attendant vous bossez, vous voyez ce que c'est et ça vous servira sûrement pour en tirer des conclusions plus tard.C'est ça peut-être la vrai vie là-bas.N'y restz pas trop longtemps, j'ai pas envie de retrouver 2 camionneuses à votre retour, ici on est servi, merci.
    Bisous les chéries, bientôt sur le blog pour de nouvelles blagues de blondasse(Houuuuu que c'est vilain ça).Ton papa qui t'aime énormément.
    Bisous aussi de Lili(ma 3ème fille après toi et Sève).

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  2. eh bven que d vaventure mes cheries c bien vous ne vous faites pasavoir je suis fiere de vous continuez comme ca
    pleins de bisous de la francia ou il y a pleins de gens qui vous aiment

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  3. Pour des nouvelles ce sont de sacrées nouvelles, hip hip houra pour la France et ses 35 heures, et dire qu'il y en a qui rouspète. Vous avez bien bosser et maintenant que vous êtes riches vous allez pouvoir en profiter. Attention aux requins, il n'y a pas que Némo au fond de l'eau. Et vérifiez bien que les tribus aborigènes ne soient un tout petit peu canibales, on ne sait jamais, deux petites françaises bonnes à croquer..... non je plaisante, quoi que !!!Bon j'attends avec impatience la suite de vos aventures et surtou les photos, je suis votre itinéraire sur la carte mais il me faut plus de précisions car les petites villes ne sont pas indiquées. Bisous à toutes les 2 Je t'aime ma Poupounette d'amour.

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